Dernière étape de notre voyage en Roumanie, la ville de Timișoara, qui se trouve à l’ouest du pays, dans la région du Banat.
Surnommée « la petite Vienne », c’est une ville aux influences multiculturelles. Elle se trouve proche des frontières hongroises et serbes. Ville universitaire, c’est aussi l’un des plus grands centres artistiques et culturels de Roumanie et elle a remporté le titre de capitale européenne de la culture pour 2023.
Parmi les faits marquants de son histoire, elle est devenue la première ville d’Europe dont les rues sont éclairées à l’électricité, une des premières villes équipées d’un tramway électrique, et enfin elle a été la première ville roumaine ayant un chemin de fer !
En Roumanie Timișoara est aussi la ville où a débuté la révolution de 1989. On y trouve d’ailleurs le Muzeul Revoluției qui est vraiment très intéressant pour comprendre l’histoire du pays.
Fragment du mur de Berlin devant le Muzeul Revoluției
Au centre ville, il y a de nombreux bâtiments historiques aux styles différents et aux façades colorées. La Piața Unirii est particulièrement jolie, j’en ai fait 3 fois le tour tellement je la trouvais belle !
Piața Unirii
Pour compléter ce joli paysage, Timișoara possède de nombreux parcs, un jardin botanique, une roseraie et une agréable promenade le long du canal Bega.
Timișoara nous a fait beaucoup penser à la ville de Novi Sad, sa petite soeur en Serbie ! Elle est sûrement une de nos villes préférées en Roumanie, et c’était une très belle étape pour conclure notre séjour dans le pays !
Voici quelques photos de Bucarest. Attention à ne pas faire comme Michael Jackson qui a confondu la capitale de la Roumanie avec celle de Hongrie et lancé à la foule un joyeux « hello Budapest » lors de son concert à Bucarest ! Ou encore ces supporters des bleus qui ont confondu les 2 villes et se sont retrouvés à plus de 800 km du lieu du match France-Hongrie ! 🙃
« bucur » signifie » joie » en roumain, pourtant la ville est plutôt grise ! Mais il faut dire que Bucarest, qui était surnommée « le petit Paris » au début du XXe siècle, a traversé beaucoup d’épreuves: un grand incendie, des bombardements, un tremblement de terre et enfin la destruction d’une partie de la ville par Ceausescu pour construire le palais du parlement et le quartier Uranus avec tous ses horribles blocs de béton !
Bucarest est une ville éclectique et pleine de contrastes, un mélange d’ancien et de moderne, où les palais luxueux côtoient les immeubles en ruines, où les gigantesques panneaux publicitaires trônent sur les bâtiments communistes, où les petites églises sont coincées entre deux bâtisses bétonnées et où les parcs sont cachés derrière de grandes avenues bruyantes ! C’est surtout un immense chantier, il y a des travaux partout et beaucoup d’immeubles délabrés … Tous ces bâtiments en ruine, c’est un peu tristounet quand même ! La ville a cependant plein de trésors cachés, mais il faut bien chercher !
La météo étant capricieuse, nous nous sommes réconfortés en goûtant à la cuisine roumaine dans un des plus anciens restaurants de la ville: le Caru’ Cu Bere qui est un très bel édifice, aux décors magnifiques et à l’ambiance chaleureuse. Les Roumains plaisantent en disant que le meilleur légume roumain, c’est le porc ! Effectivement, les menus sont rarement végétariens ! Nous avons goûté à la ciorba de fasole (soupe de haricots blancs servie dans du pain) et aux mititei (saucisses grillées). Nous avons même profité d’un chouette concert dans le restaurant !
Enfin, nous n’avons pas manqué de faire un petit tour à l’incroyable librairie Cărturești Carusel :
Bon, alors Bucarest, c’est un peu gris, mais c’est une ville dépaysante et chargée d’histoire, en pleine transformation. Nous serions curieux de voir à quoi elle ressemblera dans quelques années, quand elle sera délivrée de ses grues et de ses chantiers …
Nous venons de passer 3 semaines en Roumanie. Nous y avons rencontré Alin à Cluj Napoca, Katarina à Brasov, Victor à Tulcea, Anca et Elena à Bucarest et enfin Simona à Timisoara, qui nous ont relaté l’histoire de leur pays. Voici ce qu’ils nous ont appris (c’est très résumé, mais comme ça nous aurons encore plein de petites anecdotes à vous raconter ! 😉).
Déjà, il faut savoir que la Roumanie est un tout jeune pays, puisqu’elle vient de fêter ses 100 ans en 2018 !
Des origines multiculturelles
Constitué essentiellement de montagnes et de forêts, son territoire a été occupé et dominé par de nombreux envahisseurs venus de tous horizons : parmi eux les grecs, les romains, les slaves, les turcs, les hongrois et les saxons … Ce qui en fait un peuple aux origines très variées !
L’unification du pays
En 1859 les régions de la Valachie et de la Moldavie se sont réunies. La Transylvanie les a rejointes en 1918 pour former la Grande Roumanie.
Les 3 grandes régions historiques de Roumanie (source: wikipédia)
La monarchie et la seconde guerre mondiale
Entre 1881 et 1940, la Roumanie a été gouvernée par 4 rois, c’est « la belle époque » comme disent les roumains. Mais lors de la seconde guerre mondiale un général fasciste a pris le pouvoir et combattu du côté de l’Allemagne nazie: cela a été pour le pays une triste période au cours de laquelle de nombreux juifs et roms ont été déportés dans des camps de concentration ou tués.
La période communiste et la dictature de Ceausescu
A la fin de la guerre, la Roumanie s’est rangée du côté des alliés et est tombée aux mains de l’empire soviétique…. C’était le début de la période communiste avec son lot de de privations de libertés et la nationalisation de l’économie.
Ceausescu est arrivé au pouvoir en 1965, et les Roumains racontent que pendant les premières années il était un dirigeant plutôt apprécié… jusqu’à un voyage en Chine et en Corée du Nord qui lui a fait tourner la tête :
A partir des années 80, il a instauré une sévère politique d’austérité afin de rembourser la dette du pays: rationnement alimentaire, restrictions énergétiques, censure des médias, privation de libertés, surveillance permanente, dénonciations et tortures…
Sa folie des grandeurs l’a poussé aussi à construire des bâtiments gigantesques, comme l’immense palais du parlement à Bucarest avec ses 12 étages et ses 86m de hauteur (Ceausescu voulait qu’il soit visible depuis la lune, rien que ça…). Pour servir ses ambitions mégalomanes, le dictateur n’a pas hésité à déloger 4000 personnes et à détruire tout un quartier historique du centre ville pour y construire ses bâtiments communistes massifs, gris, tristes et austères.
(il a fallu prendre beaucoup de recul pour avoir une photo du palais ..presque entier !)
La révolution de 1989
En décembre 1989 la population s’est révoltée. Les manifestations ont débuté à Timisoara pour réclamer la liberté et la fin du régime de Ceausescu. Malgré la répression (l’armée a tiré sur la foule !), les manifestants ont tenu bon et Timisoara a été déclarée première ville libre de Roumanie.
La révolte s’est propagée dans d’autres villes du pays et le dictateur a fini par tomber. Il a été fusillé après une tentative de fuite en hélicoptère et un procès éclair le 25 décembre 1989.
Mais la liberté et la démocratie ont été obtenues au prix d’un sacrifice immense puisque plus de 1000 roumains ont perdu la vie au cours de cette révolution.
Mémorial à Brasov
La Roumanie contemporaine
La Roumanie a rejoint l’Union Européenne en 2007, en même temps que la Bulgarie. La transition post- communiste a été brutale et le développement du capitalisme a été un peu sauvage, creusant les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres et encourageant l’individualisme. Cela n’a pas apporté que des améliorations aux conditions de vie des roumains.
Aujourd’hui le pays est en pleine transition. Il reste fragile en raison de l’inflation, du chômage, de l’instabilité à ses frontières (guerre en Ukraine)…et de sérieux problèmes de corruption, alors qu’il a besoin de développer ses infrastructures et de se moderniser.
Trente ans après la révolution, la Roumanie semble encore en quête d’un avenir meilleur. Mais les roumains gardent espoir ! La jeune génération surtout se montre dynamique, moderne et ouverte sur le monde. Tous nous ont accueillis avec beaucoup de gentillesse et nous ont invités à revenir visiter le pays dans quelques années pour constater les changements ! Nous avons trouvé ce pays attachant et nous aimerions revenir pour visiter les Maramures et les monastères de Bucovine.
… Ne vedem în curând ! A bientôt !
Si l’histoire de la Roumanie vous intéresse, nous vous recommandons la lecture de la bande dessinée de Romain Dutter intitulée « Goodbye Ceausescu « , qui vous embarque pour un road trip documentaire plein d’humour, à la rencontre des régions, des habitants et de l’histoire de la Roumanie. On y retrouve d’ailleurs Simona, que nous avons rencontrée au Muzeul Revolutiei de Timisoara !
We have reached the eastest point of our travel: the Danube Delta. Originating in Germany, the Danube flows through 10 countries and ends up in the Black sea. There we spent a day with the waterbirds and visited the little port of Sulina. We received a warm welcome from the inhabitants although it was a bit difficult to communicate.
Nous voici dans le Delta du Danube, la destination la plus orientale de notre voyage !
Nous sommes arrivés à Tulcea. La ville n’est pas vraiment belle: chantiers navals, chantiers tout court et immeubles en béton plutôt délabrés. Les quais sont inaccessibles, même les musées sont fermés et nous n’avons rien trouvé à y faire. Nous sommes logés au 7e étage d’un immeuble en travaux, ce qui nous permet tout de même d’avoir une belle vue sur le Danube et de nous maintenir en forme en grimpant tous les étages. Et puis de toutes façons, on ne va pas s’éterniser ici puisqu’on a rendez-vous de bon matin avec Victor et les oiseaux du Delta !
Tulcea
Le Delta du Danube est une des plus grandes réserves naturelles au monde. C’est le paradis des poissons et des oiseaux, là où les derniers pélicans d’Europe ont trouvé refuge. Ici, pas de train ni de voiture, la voie maritime est la seule option pour se déplacer. Il y a bien quelques villages de pêcheurs isolés, habités pour la plupart par des minorités russes et ukrainiennes, mais la majorité des occupants du Delta sont des oiseaux, des poissons ou des grenouilles. Nous avons hâte de faire leur connaissance !
Nous partons donc avec notre guide Victor sur son petit canot à moteur pour une excursion au milieu des roseaux et des nénuphars. Victor, avec ses yeux de lynx et sa paire de jumelles, a le chic pour repérer les oiseaux et les nids pourtant bien cachés. Il connaît tous leurs noms en russe, roumain et en anglais ! Il nous montre un martin-pêcheur, des sternes, des pélicans, des cigognes, des hérons, des aigrettes, des cygnes, un aigle, des cormorans, des mouettes, des canards, des oies, un serpent, des grenouilles, des chevaux sauvages, des vaches qui nagent, un chacal doré, des poissons, des libellules…sans compter ceux qu’on entend mais qu’on ne voit pas (le coucou !)… Bon, il va falloir nous croire, car toutes ces petites bêtes étant timides et rapides comme l’éclair, on ne les a pas toutes en photos !
A l’heure du déjeuner, nous faisons une halte dans le village de Mila 23, situé sur un petit bout de terre au cœur du Delta. Le village a hérité de ce drôle de nom lors de l’aménagement des voies navigables, car il se trouve à 23 miles de l’entrée du bras du Danube.
Mila 23
Comme nous sommes un peu au bout du monde (à plus de trois jours de marche du premier fast-food 🍔), Victor nous propose de goûter à la cuisine locale et nous nous attablons dans le joli jardin de ses amis. Au menu: une marmite de soupe de … poisson-chat avec ses tartines de mayonnaise à l’ail, puis un gigantesque plat de …poisson-chat avec de la polenta ! Un repas plutôt exotique et relevé, mais si gentiment servi qu’on a passé un très bon moment !
La soupe de poisson-chat
Après une rapide visite du village, nous remontons dans le canot de Víctor pour poursuivre notre navigation entre les roseaux. Par moments avec la couleur de l’eau (non, le Danube n’est pas bleu du tout !) et la végétation très dense, nous pourrions nous croire sur l’Amazone … En tous cas, nous sommes tous enchantés par cette journée passée dans le delta du Danube et nous quittons Victor avec des chants d’oiseaux plein la tête !
Maintenant, direction le phare-est ! Nous nous rendons à Sulina, le petit-port-du-bout-de-l’Europe ! Situé au bord de la mer Noire, à l’embouchure du Danube, c’est une des frontières orientales de l’Union Européenne. En face de la plage, c’est l’Ukraine, la Russie, la Géorgie et la Turquie…
La plage de Sulina
Ici, il y a 5 rues, toutes parallèles au canal et numérotées à la manière des rues new-yorkaises. Les 2 premières sont goudronnées, les autres…sont des chemins de terre et de sable. Nous logeons dans une petite pension familiale. Personne n’y parle anglais…ni roumain d’ailleurs ! Mais la vieille dame qui nous accueille n’a pas besoin de mots pour nous faire comprendre sa joie de nous recevoir et nous donne à chacun un gros bisou sonore sur la joue !
Le canal qui mène à Sulina a été aménagé au XIXe siècle pour permettre la navigation des céréaliers. En dehors de l’activité portuaire et de la saison touristique, la vie semble être un peu ralentie à Sulina. En hiver l’eau peut geler par endroits, isolant encore davantage les petits villages du Delta.
Pourtant, au début du XXeme siècle, Sulina était une des villes les plus prospères et cosmopolites de Roumanie: la Commission Européenne du Danube était établie ici, attirant des grecs, des italiens, des turcs, des anglais, des serbes, des russes, des arméniens … Le commandant du port, Eugeniu Botez (alias Jean Bart) renomma d’ailleurs la ville « Europolis » dans un roman écrit en 1933 dans lequel il raconte le passé animé de Sulina, qui luttait pourtant déjà contre le déclin et l’ensablement.
A Sulina, il y a des épaves de bateaux, des usines désaffectées, des bâtiments abandonnés et beaucoup de chiens errants. Mais il y a aussi des cafés et des restaurants de poisson sur le port, de jolies maisons peintes et de beaux jardins garnis de vignes et de fleurs. Les habitants se réunissent et discutent dans une ambiance festive, avec de la musique tout au long de la journée. Le dimanche, des chants religieux sont diffusés devant les églises pour les étourdis qui auraient oublié la messe !
C’est avec l’impression d’être allés au bout du monde que nous repartons, avec un seul regret, celui de ne pas avoir pu visiter le phare de Sulina, qui était en cours de rénovation !
Here is a quick glimpse at the four medieval cities we visited in Transylvania. Each one has got its own vibe ! No consensus on the favourite within the loco&sacados team 😋
Nous avions hâte de la découvrir, nous voilà en Roumanie !
Nous avons commencé notre visite du pays par la région de la Transylvanie, qui se trouve au nord ouest de la Roumanie.
La Transylvanie
Transylvanie signifie « la terre au delà de la forêt ».
Entre le XIe et le XIIIe siècle, elle a été annexée par la Hongrie. Les rois hongrois ont invité les Saxons à s’y installer pour coloniser la région et défendre la frontière sud-est du royaume contre les invasions des Turcs.
Cette influence culturelle allemande a fortement marqué la Transylvanie, même s’il ne subsiste aujourd’hui qu’une toute petite communauté saxonne en Roumanie. Les Allemands ont construit des châteaux et des villages fortifiés pour défendre le territoire et ont contribué au développement économique de la région. Ils l’ont nommée « Siebenbürgen », en référence aux 7 villes fortifiées.
Nous avons visité 4 d’entre elles. Voici un petit aperçu de ces cités médiévales:
Cluj Napoca, la plus dynamique
Cluj-Napoca est la seconde plus grande ville de Roumanie. C’est une ville d’étudiants et d’artistes, réputée pour ses nombreux festivals de musique, cinéma et théâtre.
Dans la vieille ville on peut voir des tours médiévales, l’Eglise gothique St Michael, des musées et universités et de nombreux restaurants et cafés bohèmes dans les petites ruelles. On y trouve aussi la maison natale du roi de Hongrie Matthias Corvinus, dont la statue est à l’honneur sur la place Unirii.
Le 10 mai nous avons pu assister aux cérémonies de la fête de l’indépendance de la Roumanie et fête de l’Europe avec une parade militaire, une chorale, une fanfare et un lancer de ballons sur la Piața Unirii.
Nous avons aussi visité le jardin botanique Alexandru Borza : un joli petit coin de nature au coeur de la ville.
Sibiu, la plus allemande
Sibiu est une jolie ville fortifiée très bien préservée, avec des décors de conte de fée aux couleurs pastel. La grande place est particulièrement belle avec toutes ses façades colorées. Les toits des maisons sont percés de petites lucarnes avec des fenêtres qui donnent l’impression amusante que des yeux un peu somnolents vous observent.
Sibiu, c’est aussi la ville des premières fois: premier hôpital de Roumanie en 1292, première école en 1380, première pharmacie en 1494 et premier livre en langue roumaine en 1544.
La ville abrite de nombreux musées et centres culturels et c’est un point de départ pour les randonneurs, en raison de la proximité avec les monts Făgăraș, les plus hautes montagnes des Carpates du sud. Tout près de là se trouve aussi le musée ethnographique ASTRA, dont la visite vous transporte dans la Roumanie rurale et ses traditions.
Nous aimerions beaucoup revenir à Sibiu en hiver, pour voir la ville et les montagnes enneigées et le marché de Noël qui doit être magnifique sur la belle place Piata Mare.
Sighișoara, la plus mystérieuse
Sighisoara est une toute petite ville un peu énigmatique et très moyenâgeuse: centre ville fortifié, vieilles maisons, vieilles ruelles pavées. Une demi journée suffit à faire le tour de la citadelle.
Nous avons visité la tour de l’horloge qui abrite aussi un petit musée d’histoire. Sur l’horloge se trouvent 7 figurines en bois peint, qui représentent chacune un jour de la semaine. Nous avons ensuite fait le tour des murailles de la citadelle et nous avons emprunté l’escalier couvert des écoliers pour monter sur la colline voir l’église et le cimetière saxon.
Nous avons visité Sighișoara sous un temps chaud et orageux et nous avons trouvé que la ville semblait figée dans le temps et dégageait une ambiance un peu mystérieuse et féodale. C’est d’ailleurs ici que se tient chaque été un festival médiéval (Sighișoara Medievală) avec combats d’épées, artisans et troubadours; le décor s’y prête à merveille !
Brasov, la plus Hollywoodienne
Brasov est une ville bordée par les montagnes des Carpates. Le centre historique est agréable et très animé, avec de nombreuses terrasses et restaurants et de beaux bâtiments colorés, qui contrastent avec l’architecture grise de l’époque communiste dans le reste de la ville.
La ville était autrefois divisée en 3 villages: le quartier hongrois, le quartier allemand et le quartier roumain qui se trouvait à l’extérieur des fortifications. En flânant dans la vieille ville, on peut y voir l’église noire (dont la construction a duré 100 ans et qui a été nommée ainsi suite à un incendie qui a noirci les pierres) et l’église Saint Nicolas. Il y a dans ces deux édifices religieux d’importantes collections de tapis ottomans, en raison de la situation géographique de Brasov, carrefour commercial entre Istanbul et Budapest. On peut se faufiler dans la rue ficelle (strada Sforii), qui serait la ruelle la plus étroite d’Europe. C’est amusant de la traverser en touchant les murs de chaque côté.
Enfin, il faut monter en haut de la colline Tâmpa pour profiter du point de vue spectaculaire sur la ville. Là haut, « Brasov » est écrite en lettres blanches à la manière hollywoodienne. A l’époque communiste c’est le nom de « Stalin » qui apparaissait à flanc de colline, les grandes lettres étant formées par des rangées de pins.
Pour monter, il est possible d’emprunter le téléphérique. Mais nous avons préféré suivre le sentier ombragé qui nous a menés au sommet en une heure de marche.
Brasov est d’ailleurs un point de départ de nombreuses randonnées et activités de plein air. Il est possible aussi de se rendre à la journée aux châteaux de Bran et de Peles en prenant le car à la gare routière.
En un jour et demi, nous n’avons pas eu le temps de tout faire ! Il faut dire que nous avons aussi passé un peu de temps à nous reposer à l’auberge de jeunesse: Nous avons dormi dans des petits tonneaux au fond d’un beau jardin, véritable coin de paradis en plein coeur de la ville.
Et Dracula, alors ?
Inutile de mettre dans votre valise un collier de fleurs d’ail séchées ou un crucifix: vous ne croiserez certainement aucun vampire en Transylvanie. Je m’étais pourtant un peu préparée en lisant le roman de Bram Stocker (Dracula) et celui de Jules Verne (Le château des Carpathes). A vrai dire toute cette histoire laisse les Roumains un peu perplexes !
Pour créer le personnage du comte Dracula, Bram Stoker s’est inspiré de l’histoire du prince Vlad Ţepeş, surnommé Vlad III Drăculea (« fils du dragon »), un seigneur féodal très populaire en Roumanie, célèbre pour avoir repoussé l’envahisseur turc de manière plutôt sanguinaire. L’écrivain irlandais n’est jamais venu en Roumanie tout comme Vlad Ţepeş n’a jamais habité le château de Bran ….
Nous avons donc passé notre chemin, convaincus que la belle Roumanie a bien d’autres trésors à offrir aux visiteurs que des bibelots à l’effigie du vampire ! 🦇
Nous reprenons le train direction Bucarest, la capitale !
Buda, perchée sur la colline, c’est la ville historique où les rois s’étaient installés. Quartier médiéval, ruelles pavées et belles demeures. C’est là que se trouve le château royal et ses musées, le Bastion des Pêcheurs, l’église Mathias et les sources thermales. Un joli petit coin d’histoire sur une colline verdoyante !
Autre ambiance à Pest, la ville basse, hyperactive et réputée pour sa vie nocturne. Ici, on trouve de larges avenues, des bâtiments administratifs, théâtres et musées, des commerces, des bars et restaurants branchés, la place des Héros et surtout le spectaculaire parlement hongrois qui fait un peu penser à Westminster Abbey !
Et entre ces 2 quartiers que tout oppose coule le Danube ! Buda et Pest on été réunies en 1873, reliées par le célèbre Pont des Chaînes, pour former la capitale, Budapest, une ville plutôt hétéroclite et contrastée !
Avis nuancé pour notre weekend dans la capitale hongroise : Nous avons trouvé Buda pleine de charme et nous avons eu plaisir à nous y promener. Le belvédère du Bastion des Pêcheurs est un très beau point de vue et on ne se lasse pas de regarder le Danube et le parlement sur l’autre rive, c’est magnifique !
En revanche, nous n’avons pas réussi à apprécier le quartier de Pest. Nous l’avons trouvé bruyant et sale. Il y a de beaux bâtiments qui doivent réjouir les amateurs d’architecture, mais ils côtoient des immeubles noircis et délabrés. En mode loco-et sac-à-dos, nous n’étions pas non plus tentés par les restaurants et salons de thé chics ni par une virée shopping ou une tournée des ruin-bars. Nous n’y avons donc pas trouvé notre compte, cherchant plutôt un petit coin tranquille pour un picnic avec une jolie vue sur la ville. Peut-être n’étions-nous pas dans le bon état d’esprit ?
Nous avons énormément marché à Budapest. Déjà, parce que la ville est grande, mais aussi en raison du Giro d’Italia! Une fois n’est pas coutume, cette année le départ de la course se faisait à Budapest ! Nous nous sommes donc mêlés à la foule pour encourager les cyclistes. Les rues étant barrées, nous avons dû faire un grand détour pour contourner la course, ajoutant quelques kilomètres supplémentaires à notre grand tour de la ville !
Nous avons fait une petite pause sur les pelouses de l’île Marguerite, qui se trouve sur le Danube, entre Buda et Pest. Il y a sur cette île un joli parc avec une fontaine musicale et des cafés. Il y avait justement cet après-midi là un rassemblement Cosplay dans le parc: ambiance pop culture pour des dizaines de jeunes déguisés avec perruques, costumes et accessoires. Emma était ravie d’y retrouver ses personnages de mangas préférés !
Ce fut donc un week-end plutôt international à Budapest, aux couleurs du Japon et de l’Italie ! Nous allons certainement repasser dans la capitale hongroise après notre virée en Roumanie. Cette fois, on va essayer de ne pas louper la petite pâtisserie de Sissi !
Although Belgrade is not among the most visited spots in Europe, we really enjoyed our stay there and we appreciated the vibe of this lively and surprising city, its parcs and the serbians’ kindness.
Quel dépaysement à notre arrivée en Serbie !
Dès la sortie du train, nous avons découvert l’alphabet cyrillique qui nous a donné l’étrange impression de ne plus savoir lire, c’est vraiment déroutant! Mais assez rapidement, nous avons pu repérer les lettres et déchiffrer un peu les mots. Et puis, certaines indications sont écrites avec l’alphabet latin.
En Serbie, nous avons découvert également une nouvelle monnaie : 1 euro vaut 117 dinars serbes (RSD)… Il a donc fallu faire de la place dans le portefeuille pour y mettre tous les billets ! Ça fait tout drôle de payer 950 RSD pour 4 sodas !
En sortant de la gare, Belgrade nous a semblé gigantesque, grise et austère: des bâtiments massifs et bétonnés, des blocs d’immeubles alignés et, à l’horizon, des tours très modernes.
Nous sommes ensuite passés devant les bâtiments bombardés par l’Otan en 1999 pendant la guerre d’indépendance du Kosovo. Ils ont été laissés en l’état, en souvenir de cette période tragique de l’histoire européenne.
Au fur et à mesure de notre avancée dans la ville, nous l’avons découverte sous des angles différents, qui ont éveillé notre curiosité: des mélanges de gris et de couleurs, de moderne et d’ancien. Belgrade nous est apparue comme une ville intéressante et surprenante, qui vaut la peine d’être explorée…
Belgrade (en Serbe Београд) signifie « la ville blanche ». Ancienne capitale de l’ex- Yougoslavie et actuelle capitale de la Serbie, elle est très grande comparée à la taille du pays. Elle se situe au confluent de la Save et du Danube avec d’un côté Stari Grad, la vieille ville sur la colline et de l’autre côté Novi Grad, la ville moderne.
Voici un petit aperçu de notre visite :
Les Églises
Nous avions admiré à Bar la belle église orthodoxe. Belgrade n’est pas en reste avec de très beaux édifices religieux:
L’église Saint Sava, une des plus grandes églises orthodoxes du monde, qui serait une réplique de Sainte Sophie à Istanbul.
Et l’église orthodoxe Saint Marc, de style néo-byzantin : très différente, mais tout aussi jolie.
La forteresse Kalemegdan
La forteresse est située sur les hauteurs de Stari grad et est entourée d’un grand parc. C’est là que se trouve la drôle de statue Pobednik, « le vainqueur » où « l’homme tout nu » qui représente un héros inspiré d’Hercule. Depuis les remparts, la vue sur la Save et le Danube est magnifique et le soir, à la tombée de la nuit, la ville apparaît toute illuminée.
Les parcs
Nous qui trouvions la ville blanche très grise à notre arrivée, elle nous est vite apparue plutôt verte! Nous avons pu prendre notre petit bain de verdure quotidien grâce aux nombreux parcs: picnic, promenade, pause lecture, nous avons eu de multiples occasions d’écouter les oiseaux et de regarder les arbres dans cette grande ville !
Les berges de la Save et du Danube
Les berges de la Save sont aménagées avec une longue piste cyclable, des restaurants et des splavove qui sont des cafés ou bars flottants, amarrés le long des berges. Nous avons repéré du côté de Novi Grad une auberge de jeunesse splav qui ressemble à un petit chalet et a l’air très chouette, peut-être pour une prochaine visite.
La vieille ville
Le centre de Stari Grad est très animé, surtout les rues piétonnes dans lesquelles on trouve de nombreux cafés et restaurants avec d’agréables terrasses.
Il y a aussi des « Ruin bars », qui sont aménagés dans des bâtiments décrépits et souvent décorés de manière originale et insolite.
Enfin, il y a une petite rue pavée dans le quartier Bohème qui fait un peu penser à l’esprit de Montmartre, avec ses auberges aux murs décorés de fresques, qui étaient à une époque le lieu de rendez-vous des poètes et des artistes.
La cuisine des Balkans
Nous avons profité des terrasses et des prix bon marché pour goûter à la cuisine locale. Plutôt carnivore que végétarienne, mais nous nous sommes régalés ! Nous avons toujours été bien accueillis et copieusement servis en saucisses et en piment ! Petit bémol : le tabac, qui est autorisé partout et a parfois obscurci notre repas d’un nuage de fumée.
Finalement, Belgrade aura été une belle découverte : une ville peu fréquentée par les touristes, pleine de contrastes, étonnante et attachante.
Voici enfin quelques photos de la ville de Novi Sad, dans laquelle nous avons passé une demi journée. Située au nord de la Serbie, sur les rives du Danube, c’est la deuxième plus grande ville du pays. Nous sommes montés à la forteresse de Petrovaradin et nous avons flâné dans les rues colorées. de la vieille ville.
Nous reviendrons avec plaisir en Serbie, si l’occasion se présente, revoir Belgrade et partir à la découverte des monastères, châteaux et des parcs naturels. Vivement le retour du train reliant les capitales des Balkans ! A bientôt ! Видимо се ускоро !
Quick stopover at Bar, Montenegro in order to catch the night train to Serbia. We discovered the beautiful church of St Jovan Vladimir and did a walk on the seafront. We enjoyed the break !
Les croates avaient l’air surpris quand on leur annonçait que notre prochaine étape était Bar, au Monténégro. En effet, Bar est plus connue comme port industriel que comme destination touristique. Mais nous avions planifié cette halte d’une nuit afin de pouvoir récupérer le train pour rejoindre la Serbie.
Nous avons fait le trajet depuis Dubrovnik en car et cela nous a semblé bien long : beaucoup d’embouteillages + le passage de frontière : nous sommes arrivés à Bar avec 3h de retard ! Heureusement, la route longe la côte adriatique et nous avons vu de jolis paysages.
A l’arrivée, nous nous sommes précipités à la gare pour réserver des places dans le train de nuit du lendemain. En effet, impossible de réserver à distance et nous étions un peu inquiets ! A la gare, la guichetière ne parlait pas un mot d’anglais et google translator nous a bien aidé en traduisant notre demande en serbe ! Ouf, nous avons récupéré les billets !
Nous avions donc quelques heures pour découvrir Bar, et même si cette ville ne nous laissera pas de grands souvenirs, nous avons apprécié de flâner sur la promenade du front de mer et de découvrir l’incroyable église orthodoxe au joli toit doré. Elle est vraiment magnifique à l’intérieur comme à l’extérieur !
Le front de merL’église orthodoxe
Cette petite halte nous aura donc permis de nous reposer avant l’aventure du Balkans Express !