Buna Ziua !
Nous venons de passer 3 semaines en Roumanie. Nous y avons rencontré Alin à Cluj Napoca, Katarina à Brasov, Victor à Tulcea, Anca et Elena à Bucarest et enfin Simona à Timisoara, qui nous ont relaté l’histoire de leur pays. Voici ce qu’ils nous ont appris (c’est très résumé, mais comme ça nous aurons encore plein de petites anecdotes à vous raconter ! 😉).
Déjà, il faut savoir que la Roumanie est un tout jeune pays, puisqu’elle vient de fêter ses 100 ans en 2018 !
Des origines multiculturelles
Constitué essentiellement de montagnes et de forêts, son territoire a été occupé et dominé par de nombreux envahisseurs venus de tous horizons : parmi eux les grecs, les romains, les slaves, les turcs, les hongrois et les saxons … Ce qui en fait un peuple aux origines très variées !
L’unification du pays
En 1859 les régions de la Valachie et de la Moldavie se sont réunies. La Transylvanie les a rejointes en 1918 pour former la Grande Roumanie.

La monarchie et la seconde guerre mondiale
Entre 1881 et 1940, la Roumanie a été gouvernée par 4 rois, c’est « la belle époque » comme disent les roumains. Mais lors de la seconde guerre mondiale un général fasciste a pris le pouvoir et combattu du côté de l’Allemagne nazie: cela a été pour le pays une triste période au cours de laquelle de nombreux juifs et roms ont été déportés dans des camps de concentration ou tués.
La période communiste et la dictature de Ceausescu
A la fin de la guerre, la Roumanie s’est rangée du côté des alliés et est tombée aux mains de l’empire soviétique…. C’était le début de la période communiste avec son lot de de privations de libertés et la nationalisation de l’économie.
Ceausescu est arrivé au pouvoir en 1965, et les Roumains racontent que pendant les premières années il était un dirigeant plutôt apprécié… jusqu’à un voyage en Chine et en Corée du Nord qui lui a fait tourner la tête :
A partir des années 80, il a instauré une sévère politique d’austérité afin de rembourser la dette du pays: rationnement alimentaire, restrictions énergétiques, censure des médias, privation de libertés, surveillance permanente, dénonciations et tortures…
Sa folie des grandeurs l’a poussé aussi à construire des bâtiments gigantesques, comme l’immense palais du parlement à Bucarest avec ses 12 étages et ses 86m de hauteur (Ceausescu voulait qu’il soit visible depuis la lune, rien que ça…). Pour servir ses ambitions mégalomanes, le dictateur n’a pas hésité à déloger 4000 personnes et à détruire tout un quartier historique du centre ville pour y construire ses bâtiments communistes massifs, gris, tristes et austères.

La révolution de 1989
En décembre 1989 la population s’est révoltée. Les manifestations ont débuté à Timisoara pour réclamer la liberté et la fin du régime de Ceausescu. Malgré la répression (l’armée a tiré sur la foule !), les manifestants ont tenu bon et Timisoara a été déclarée première ville libre de Roumanie.

La révolte s’est propagée dans d’autres villes du pays et le dictateur a fini par tomber. Il a été fusillé après une tentative de fuite en hélicoptère et un procès éclair le 25 décembre 1989.
Mais la liberté et la démocratie ont été obtenues au prix d’un sacrifice immense puisque plus de 1000 roumains ont perdu la vie au cours de cette révolution.

La Roumanie contemporaine
La Roumanie a rejoint l’Union Européenne en 2007, en même temps que la Bulgarie. La transition post- communiste a été brutale et le développement du capitalisme a été un peu sauvage, creusant les inégalités entre les plus riches et les plus pauvres et encourageant l’individualisme. Cela n’a pas apporté que des améliorations aux conditions de vie des roumains.
Aujourd’hui le pays est en pleine transition. Il reste fragile en raison de l’inflation, du chômage, de l’instabilité à ses frontières (guerre en Ukraine)…et de sérieux problèmes de corruption, alors qu’il a besoin de développer ses infrastructures et de se moderniser.
Trente ans après la révolution, la Roumanie semble encore en quête d’un avenir meilleur. Mais les roumains gardent espoir ! La jeune génération surtout se montre dynamique, moderne et ouverte sur le monde. Tous nous ont accueillis avec beaucoup de gentillesse et nous ont invités à revenir visiter le pays dans quelques années pour constater les changements ! Nous avons trouvé ce pays attachant et nous aimerions revenir pour visiter les Maramures et les monastères de Bucovine.
… Ne vedem în curând ! A bientôt !

Si l’histoire de la Roumanie vous intéresse, nous vous recommandons la lecture de la bande dessinée de Romain Dutter intitulée « Goodbye Ceausescu « , qui vous embarque pour un road trip documentaire plein d’humour, à la rencontre des régions, des habitants et de l’histoire de la Roumanie. On y retrouve d’ailleurs Simona, que nous avons rencontrée au Muzeul Revolutiei de Timisoara !

